La Compagnie internationale des wagons-lits (CWL), en forme longue la Compagnie internationale des wagons-lits et des grands express européens puis, en 1967 la Compagnie internationale des wagons-lits et du tourisme (CIWLT), appellation souvent abrégée en les Wagons-Lits dès 1981, est une entreprise française d'origine belge.
Elle est créée en 1876 par Georges Nagelmackers (1845-1905), un ingénieur et homme d'affaires issu d’une famille d’industriels et de banquiers originaire de Liège en Belgique. Il fait construire les premières voitures-lits et voitures-restaurants d'Europe à l’instar des trains de nuit lancés aux États-Unis par la société du colonel Pullman, avec lequel il s'associe dans les premiers temps. Il lance en 1883 le grand express d'Orient entre Paris et Constantinople, qui devient le fameux Orient-Express et le Rome-Express entre Calais et Rome, via Paris. En 1883, la société prend le nom de « Compagnie internationale des wagons-lits et des grands express européens », et adopte le célèbre monogramme aux deux lions. Si le siège est à Bruxelles, le centre névralgique de la compagnie est à Paris, ce qui justifie la construction d’un immeuble, au 40, rue de l'Arcade, dans un style flamand à pignons inhabituel à Paris.
CIWLT est prestataire de services dans le domaine ferroviaire : hôtellerie ferroviaire (voitures-lits et couchettes) mais aussi restauration à bord (voiture-restaurant, restauration à la place, voiture-bar et mini-bar) et à terre (buffet de gare).
L'ambition de Nagelmackers est de créer un réseau international de trains de luxe, évitant les changements aux frontières. Il lance en 1887 le Sud-Express de Paris vers Madrid et Lisbonne, le Nord-Express vers la Scandinavie, la Pologne et la Russie, le Transsibérien de Moscou vers la Chine et le Japon par la Sibérie. Il crée même la première chaîne hôtelière pour ses voyageurs, « Les Grands Hôtels des Wagons-Lits ».
En 1926, afin d'assurer pour les trains de jour le même confort que les wagons-lits de nuit, est imaginé le wagon-salon-Pullman, sorte « d'appartement de luxe roulant », où les repas sont servis à la place même du voyageur, lui évitant d'avoir à se déplacer au wagon-restaurant. Des trains entiers sont formés de ces voitures, « La Flèche d'or » Paris-Calais, qui a son pendant côté britannique, la « Golden Arrow », de Douvres à Londres et bien d'autres encore, mais certaines sont incorporées dans des trains à la composition panachée.
En 1930, une association avec Cook est créée pour former le premier réseau mondial d'agences de voyages sous le nom de « Wagons-Lits/Cook ». Cet attelage tient plus de soixante ans jusqu'au rachat par Accor et à la vente des agences à un groupe américain qui les commercialise sous le nom de « Carlson-Wagon-Lit ».
En 1936, est créé le premier train direct Paris-Londres, le « Train-Ferry », composé de wagons-lits spéciaux pouvant être embarqués sur le transbordeur Dunkerque-Douvres et circuler sur le réseau britannique, d'un gabarit plus étroit que le continental. Ce train, dont le service est interrompu pendant la Seconde Guerre mondiale, circule jusqu'à la fin des années 1980, sous le nom de « Night Ferry », jusqu'à ce que le vieillissement de son matériel l'oblige à cesser son activité. Une décennie plus tard, son successeur, l'Eurostar prend le relais en passant sous la mer.
En 1945, le matériel de la compagnie a subi de très lourdes pertes, dues à la guerre. De 1955 à 1957, les nouveaux wagons-lits de l'après-guerre sont lancés ; le « P » est tout en inox, selon le procédé américain de « Budd » ; par ailleurs, les nouveaux wagons-lits Hansa, construits en Allemagne pour « réparation de guerre », sont réceptionnés.
En 1957, c'est le lancement du réseau des Trans-Europ-Express (TEE), ces trains de prestige modernes qui relient entre elles, pendant trente ans, près de deux cents grandes villes européennes, avant l'arrivée du TGV. La Compagnie des wagons-lits est partie prenante dans cette entreprise, assurant le service à bord pour la majorité des trains.
En 1967, s'étant diversifiée dans l'hôtellerie et le tourisme, elle transforme sa raison sociale en « Compagnie internationale des wagons-lits et du tourisme » (abrégé en CIWLT)
En 1968, la compagnie lance la révolutionnaire voiture-lits T2 qui permet à la clientèle de seconde classe, pour la première fois, de voyager en couple. Le succès est tel qu'en moins d'une décennie le nombre de voyageurs « Wagons-Lits » en France atteindra le million annuel. Ce sera aussi le dernier matériel construit directement par la compagnie.
En 1971, elle se recentre sur les prestations de services et revend son parc de voitures, à l'exception des voitures historiques, à la SNCF et aux autres compagnies européennes de chemins de fer. Un pool européen est alors créé pour assurer les services de voitures-lits, dénommé Trans-Euro-Nuit (TEN) sorte de pendant nocturne aux trains de jour Trans-Europ-Express (TEE). Étant choisie pour assurer le service à bord, pour la majorité des lignes, la Compagnie maintient l'image de marque de qualité liée aux wagons-lits. L'essor de la réservation électronique, généralisée progressivement dans toutes les gares, permet la promotion du voyage en voitures-lits, soutenue par des campagnes publicitaires.
En 1976, elle célèbre son centenaire avec faste. La Compagnie des wagons-lits se voit aussi confier à cette époque la restauration ferroviaire à bord des trains régionaux et lignes transversales ne passant pas par Paris (axes Rennes - Nice via Toulouse, Lyon - Bordeaux via Limoges, Toulouse - Lyon via Montpellier, etc.). Elle crée à cette occasion une filiale SOREFI (Société de Restauration Ferroviaire Inter-régionale).
En 1981, l’arrivée du TGV révolutionne le monde des transports. La Compagnie des wagons-lits est choisie pour assurer le service à bord (voiture-bar et restauration à la place en première classe). La Compagnie des wagons-lits crée à cette occasion une filiale SORENOLIF (pour « Société de restauration de la nouvelle ligne ferroviaire »).
En 1991, la Compagnie des wagons-lits, dont le siège est à Bruxelles (51-53 boulevard Clovis) est rachetée par le groupe Accor et devient française. Accor gère désormais directement les hôtels de la compagnie.
Aujourd'hui, la compagnie s'est recentrée sur son activité traditionnelle, voitures-lits (et voitures-couchettes) ainsi que sur les services de restauration à bord des trains, en France et en Europe.
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